Pourquoi la crèche ?

Publié le par CCIT

La crèche est, à la fois, une représentation d’un lieu-source de notre foi et une invitation à un déplacement, un pèlerinage intérieur. Il est paradoxal de parler de déplacement pour des objets installés chez soi ou dans son église, mais la crèche est un appel à aller au plus-bas, à reconnaître le Christ dans la précarité d’une mangeoire. Tout est donné dans le simple et l’élémentaire, mais tout est à découvrir : il faut y venir comme les bergers et leurs moutons !
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Que trouve-on ? Une mangeoire ! Cripia en latin, d'où est issu le mot « crèche ». Le lieu de la nourriture des animaux reçoit le Christ qui vient pour être la nourriture la plus basique des Hommes. Le Christ vient pour être mangé, pour être le pain quotidien qui fait vivre.

Qui entend la nouvelle en premier ? Les bergers, on pourrait dire aujourd’hui, « les pasteurs », ceux qui ont été appelés à s’occuper des moutons, à les prendre en charge pour les conduire à Jésus. Les bergers sont gardiens de la Vie, en situation de service, une figure des apôtres comme Pierre, Moïse ou David. Ils sont compétents, ils ont la charge de prendre soin du troupeau, de faire vivre ce qui est vulnérable, de conduire à la source.

Qui se trouve dans l’étable ? Des ruminants bien installés à leur place, dans la durée, figures de stabilité. Ils participent au mystère de la création toute entière, présente là à la naissance du Salut. Le lecteur attentif de la bible sait qu’ils ne sont pas mentionnés dans l’évangile. C’est François d’Assise qui, en 1223 a créé une crèche vivante avec les gens et les animaux du village de Grecchio. Mais l’âne et le bœuf ne sont pas choisis au hasard, ils sont des figures qui parlent : l’âne, une bête de somme, image du service qui porte les charges ; le bœuf, animal plus noble employée pour le labour ou pour le sacrifice, deux événements qui rassemblent la communauté….Ces deux animaux servent à soutenir ou reconstituer.

Qui vient à la crèche ? Les « santons », littéralement petits saints. Après la révolution, vers 1803, les provençaux les ont inventés. C’est tout le monde, c’est nous, c’est tous ceux qui veulent bien se déplacer et qui sont saints justement parce qu’en déplacement ! Jésus est « un pour tous », la crèche est marquée par l’universalisme.

Arriveront encore les mages, symboles des sagesses du monde, de ses différentes cultures. Ils ont trouvé leur voie parce qu’ils cherchaient authentiquement la source. Ils ne se sont pas trompés puisqu’ils sont arrivés à l’endroit voulu ! Ce sont des hommes libres qui se sont mis en route grâce au meilleur de leur recherche spirituelle. Leurs regards d’admiration, leurs cadeaux désignent Jésus digne qu’on s’incline devant lui. Ils feront la rage d’Hérode et Jésus paiera de sa vie la quête de sens de l’humanité qui se tourne vers lui.

La foi chrétienne découle, bien sûr, du mystère pascal, mais à la crèche, tout est là, en germe…

Christine Gilbert
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